jeudi 19 avril 2012

La terre outragée de Michale Boganim


 
La Terre Outragée
de Michale Boganim
Avec : Olga Kurylenko, Andrzej Chyra…
Distribution : Le Pacte
Durée : 1h48
Sortie : 28 mars 2012

"26 avril 1986, Pripiat, à quelques kilomètres de Tchernobyl. En cette belle journée de printemps, Anya et Piotr célèbrent leur mariage, le petit Valery et son père Alexeï, ingénieur à la centrale, plantent un pommier, Nikolaï, garde forestier, fait sa tournée habituelle dans la forêt… C’est alors qu’un accident se produit à la centrale. Piotr est réquisitionné pour éteindre l’incendie. Il n’en reviendra jamais. La radioactivité transforme la nature immédiatement affectée par ce sinistre. Les populations sont évacuées brutalement. Alexeï, condamné au silence par les autorités, préfère disparaître...
Dix ans plus tard.
Pripiat, ville fantôme désertée par ses habitants, est devenue un no man’s land, gigantesque Pompéi moderne érigé en un étrange lieu de tourisme... Anya est aujourd’hui guide dans la zone, tandis que Valery y cherche les traces de son père et que Nikolaï, lui, persiste à cultiver son jardin empoisonné... Le temps faisant son œuvre, l’espoir d’une nouvelle vie leur sera-t-il permis ? "


Article sur la catastrophe de Tchernobyl et un sur la construction d'un super sarcophage : article du Monde

Mon avis : 

La terre outragée m'a attirée pour le sujet qu'elle traite celui de l'accident de Tchernobyl et des effets sur la population habitant directement aux alentours. En effet le sujet est bien rare au cinéma et le temps passe mais c'est toujours un sujet plus qu'épineux !



Pour ou contre le nucléaire est polémique, quant aux chiffres des conséquences humaines suite à la catastrophe n'en parlons pas.... Difficile pour tout un chacun de démêler le faux du vrai et je ne me prétend pas être experte en la matière, même si au fond j'aimerais vraiment que l'on puisse trouver d'autres énergies alternatives au nucléaire tant on s'aperçoit que sa maîtrise n'est pas si évidente que ça. 

Le nucléaire se pense à très long terme. Que va-ton laisser aux générations suivantes ?!!!... Mais je ne suis pas là pour parler politique mêle si je n'oublierais pas de voter en conséquence ce dimanche.

Le film quant à lui film de manière très sobre cette catastrophe, les images sont comme vieillies, on a bien l'impression d'être dans les années 80 en Ukraine.

Deux périodes sont mises en avant :

Le jour de la catastrophe et les quelques jours suivants nous présentant l'évacuation (tardive et pas vraiment organisée de la population importante vivant autour de la centrale).

Et puis dix ans plus tard, où l'on retrouve les personnages qui en ont échappé. Ces personnes qui ont pris de plein fouet cette accident et qui en subissent les effets indésirables dans leurs corps et dans leurs âmes.

Difficile de faire comprendre en images ce qu'il se passe pendant l'accident, néanmoins la réalisatrice par plusieurs touches subtiles le met en avant, des animaux qui meurent, la végétation aussi, des pluies noires et brutales, le compteur Geiger qui s'emballe, un ciel lourd et l'exil sans vraiment d'explication !

La réalisatrice filme plusieurs personnages, mais je lui reprocherais de les laisser un peu tomber pour Anya. 

En effet c'est vraiment par elle que l'on ressent les conséquences de la catastrophe sur sa vie. 

Anya et Piotr avant la catastrophe
Elle perd son mari le jour même de son mariage et est exilée avec sa mère et devient alors guide pour Tchernobyl ! 

La grande roue fantôme de Pripiat

D'ailleurs j'ai été choqué de penser que des personnes en mal de sensations puissent faire ce genre de tourisme et ça existe ce n'est pas que pour la fiction !

Anya bien éprouvée

Anya est tiraillée entre ses amours, deux hommes c'est vrai mais aussi une ville et un art de vivre qui existait dans cette ville toute neuve et moderne ! 


Anya est aussi touchée physiquement, on le comprend au fur et à mesure de l'histoire.
 
Donc, mon bémol à ce film c'est qu'au départ on partait sur DES histoires et que Michale Boganim a peu à peu abandonné les autres au profit de celle d'Anya. 

J'aurais voulu plus comprendre la disparition d'Alexeï (comme son fils Valery)  l'ingénieur, cet homme qui m'a touché et qui en savait trop ... Contraint à un exil et une errance sans fin et sans fond. 

Alexeï et son compteur Geiger
  
Et aussi accompagner Nikolaï dans sa vie et dans son choix de ne pas s'exiler et dans son rapport à la nature, cette nature non épargnée par la radioactivité.


Nikolaï le garde forestier

Un film qui apporte un témoignage intense et marquant 
sur la catastrophe de Tchernobyl et ses conséquences humaines. 

Un film nécessaire pour se souvenir 
et essayer de ne pas reproduire les mêmes erreurs.
Une façon de mettre en avant un bien triste anniversaire : 
26 ans ! (le film a été tourné en 2011 pour les 25 ans). 



D'autres avis sur la blogosphère :


12 commentaires:

  1. J'en ai entendu du bien ! Il me semble que c'était au Masque et la plume. Il faudrait que je me renseigne pour savoir s'il passe par chez moi car le sujet m'intéresse aussi.

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    1. Bonjour Mélopée, j'espère que tu pourras voir ce film car il ne doit pas être programmé de partout...
      Bisous en espérant que tu ailles bien !

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  2. J'ai regretté aussi que la partie fiction soit un peu faible par rapport au reste. Comme toi j'ignorais que la zone se visitait, c'est complètement fou. En tout cas sur l'ignorance dans laquelle la population a été tenue c'est très fort et quand on pense à Fukushima, rien n'a évolué.

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    1. Bonjour Aifelle, oui la partie fiction ne prends finalement jamais toute son ampleur et on peut le regretter. Néanmoins le film gagne a être vu pour son sujet.
      Le site se visite depuis l'année dernière, j'avoue que ça ne me tente pas du tout et que je remercie la réalisatrice d'avoir fait ce film pour nous en rendre spectateur.
      Bises Aifelle et bonne journée !

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  3. Film courageux et dérangeant effectivement.
    Tu as raison, les histoires d'amour d'Anya finissent pas lasser. Et j'aurais aussi préféré qu'elle accorde autant d'importance aux deux autres personnages qui apportent un autre éclairage.

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    1. Coucou Pascale, oui le film aurait gagné en profondeur en ne se focalisant pas uniquement sur Anya. Les personnages comme l'ingénieur et le garde forestier étaient de très bons personnages à creuser dans cette histoire et qui comme tu le dis auraient apporté un autre éclairage qui n'est que survoler ici.
      Merci en tout cas de me permettre grâce à tes billets de ne pas passer à côté de bons films.
      Bisous

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  4. Ce film ne passe pas du tout dans ma ville (ggrrrr), cela me fait penser que j'ai raté le direct du 11 mars avec le Bolchoi dans mn ciné ! (ppppfffffff! )
    Le problème est qu'il y a beau y avoir des films pour faire prendre conscience des dangers de la bétise humaine, elle existera toujours, et l'humanité en fera les frais... J'aurais aimé voir ce film mais peut-être passera-t-il un jour sur Arte. Tu regrettes une focalisation sur le personnage d'Anya, la réalisatrice cherchait peut-être une sorte de fil conducteur, qui est justement son histoire, et à travers elle, les rencontres des autres personnages. Parfois, on aimerait un autre film à partir d'un film et un autre livre à partir d'un livre. Mais un auteur n'ecrirait pas une histoire deux fois de la même manière.
    C'est un bon film tout de même non ?
    Bon week-end Didi et merci pour ce billet.
    Bisous

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    1. Désolée pour toi c'est vrai que le cinéma où je vais à l'avantage de proposer des films qui ne sont pas à l'affiche partout, un ciné d'art et d'essais c'est agréable.
      Pour la bêtise humaine hélas oui nous n'en sortirons jamais ... et c'est assez effrayant car en terme de nucléaire même si on est au top de la maîtrise on ne peut jamais tout prévoir ...
      Pour le film je pense qu'il passera sur arte et c'est un film témoignage intéressant, il est bon dans ce sens là.
      N'hésite pas à lire les critiques des autres blogueurs que j'ai mis en lien.
      Bisous et merci à toi de me lire.

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  5. C'est vrai qu'il y a des blancs, on reste sur notre faim ... A nous de les combler, et puis parfois le silence dit plus de choses que les mots.

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    1. Bonsoir Leiloona, oui il est vrai que le spectateur peut mettre des mots sur les silences et faire lui même son cheminement.
      Bisous et bonnes vacances moi aujourd'hui j'ai repris le chemin du boulot.

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  6. merci pour le lien ! et content que ça t'ait plu malgré le bémol... et content que tu aies apparemment fait un joly vote dimanche dernier... malheureusement, le débat sur le nucléaire n'aura sans doute jamais lieu avant un accident majeur en france, tout simplement parce que le lobby nucléaire est plus fort que la moindre initiative politique... voir hollande en train de presque s'excuser de ne vouloir fermer qu'UNE SEULE centrale nucléaire au cours de son mandat probable, je trouve ça pathétique...

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    1. Bonsoir Phil,
      de rien pour le lien ;-) c'est normal je lis tes billets et me décide parfois pour tel ou tel film en fonction.
      Quant à mon vote ce n'est pas fini encore une épreuve !
      Pour le nucléaire c'est en effet un vaste débat qui dépasse les volontés politiques .... quand volonté il y a... Bref
      Bises et bonne soirée !

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