mardi 18 juillet 2017

samedi 15 juillet 2017

Hibakusha de Thilde Barboni et Olivier Cinna

Ludwig Mueller est un traducteur-interprète allemand aux ordres du parti hitlérien. Alors que la Seconde Guerre mondiale entame un virage inquiétant, ce mari désabusé et père peu préoccupé par sa famille est envoyé à Hiroshima afin de travailler sur des documents confidentiels, au contenu crypté. Là-bas, il lui est cependant impossible d'échapper à ses tourments qui se gravent dans sa chair et lui causent d'intenses douleurs. C'est alors que sa rencontre avec une belle Japonaise va bouleverser toutes ses convictions, jusqu'au plus profond de son âme...

Mon avis :

Une très belle BD obtenue chez Babelio lors de la Masse critique BD et Manga du 7 juin dernier.


Une histoire très belle et triste.

L'histoire d'une rencontre, dans la grande Histoire, celle de la seconde guerre mondiale et des épisodes terribles des bombes nucléaires lâchées sur Hiroshima et Nagazaki.

Hibakusha (被爆者/被曝者, soit respectivement « victimes de la bombe » et « victimes de la bombe atomique ») est un mot japonais qui désigne les survivants des bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki.

La BD est de très belle qualité, la couverture d'un aspect soyeux et le dessin de Cinna une invitation sensuelle à rentrer dans l'histoire. 

Les Éditions Dupuis sont derrière cette collection Aire Libre. Merci à eux pour ce joli cadeau.

J'ai relu deux fois cette BD pour en apprécier encore plus les atouts. Comme pour m'imprégner de l'histoire qui à la base est une nouvelle de Thilde Barboni : "Fin de transmission".

Le travail sur la couleur est vraiment une belle réussite. 

On passe selon les lieux et l'histoire par différentes gammes de couleurs :

de la violence et de la dureté avec le noir, les gris et le rouge, en Allemagne Nazie.




Des couleurs plus tendres pour les moments de zen et de la rencontre.



Aux couleurs vives de rouge et de vert pour les scènes de désirs et d'érotisme.

Les tristes gris et beige des scènes dans la prison.

Et toujours ce rouge comme un fil conducteur : du rouge à lèvres de la jeune femme du début, au drapeau de l'Allemagne Nazie, des arbres dans l'automne allemand, à l'ombrelle et aux imprimés de la jeune japonaise, du rouge sang de l'apocalypse, à la nature qui reprends vie, au drapeau japonais...



Des dessins délicats et des cadrages magnifiques. 



Une belle réussite qui tient à une belle symbiose entre les mots de Thilde Barboni et les dessins d'Olivier Cinna.

L'histoire de l'amour de cet homme et de cette femme qui va perdurer malgré tout. Une âme qui reste là pour alléger les peines de ceux qui restent... La nouvelle de Thilde Barboni est délicate.

Une poésie qui estompe, un peu, tout le mal et l'horreur de ces destructions massives violentes et inouïes... 

tous les livres sur Babelio.com

Une BD que j'ai beaucoup appréciée 
pour ce qu'elle raconte 
et comment elle le raconte. 
 Un coup de ♥ à découvrir pour le souvenir ! 





"Notre présent est bien fragile face à cette éternité. 
Ce n'est pas ce que je ressent. j'ai la sensation que l'éternité est de notre côté, qu'elle ne nous abandonnera jamais ! "

Vous trouverez ICI une interview des deux auteurs très intéressante.


mardi 11 juillet 2017

Les Harmoniques de Gérald Tenenbaum

À travers une fine brume, la lumière oscille sur la ­lagune de Venise. Un homme fait les cent pas devant le débar­cadère du vaporetto. Une femme en descend. Un ­rendez-vous pour deux, mais ce sont quatre destins qui ­s’entrecroisent…
En plusieurs temps et plusieurs lieux, la trame d’une ­histoire plurielle se tisse dans ce roman chatoyant. Certains personnages se connaissent, s’aiment parfois. Quelques-uns se manquent de peu. D’autres ne se croiseront jamais. Chacun nous touche dans sa vérité.
Toutes les disparitions ne se valent pas. Cependant, toutes se répondent dans les harmoniques d’un vaste concerto silencieux recouvrant le temps humain comme un édredon de plumes.
Un voyage initiatique de France en Argentine où, d’amour en amitié, entre quête et nostalgie, le lecteur apprendra que les sentiments, comme les ondes, peuvent résonner entre le fini et l’infini. Les Éditions l'Aube



Proposition de l'auteur lui même, je peux vous dire que le mois de mai a été pour moi le mois des propositions de lecture via les auteurs directement ou par un service de presse et également toujours grâce à mon fidèle Babelio !


Voici le mail de l'auteur datant du 27 mai dernier :

Bonjour,

J'ai découvert votre site à partir de celui de Fattorius. Vos analyses m'intéressent,  votre style m'interpelle.

Si vous le souhaitez, je peux vous envoyer l'un quelconque de mes huit romans parus : voir ici.

Le mieux serait peut-être de commencer par le dernier, Les Harmoniques, mais le choix vous appartient.

Cordialement,
Gérald Tenenbaum

et ma réponse :
Bonjour,
je vous remercie sincèrement de votre intérêt et suis heureuse de répondre positivement à votre proposition.
Je suis également sur le site Babelio et j'ai pu voir les avis sur vos différents livres.
Je voudrais bien découvrir votre dernier livre : Les harmoniques.
J'essayerais de le lire assez rapidement votre livre sachant que mon mois de juin est très chargé au niveau de mon travail (je le lirais pendant mes vacances si ça ne vous ennuie pas)
Merci encore pour votre proposition.
Au plaisir de vous découvrir entre vos mots.
Cordialement
Didi

Fattorius, c'est Daniel Fattore vous trouverez là : son blog !  J'aime bien quand les blogs mènent à d'autres blogs et quand les uns et les autres nous échangeons et créons d'autres relations. Merci à toi Daniel !

Finalement, je me suis plongée dans ce livre avant mes vacances ( qui arrivent presque après un mois de juin ultra chargé et riches ou pauvres, c'est selon le points de vue adopté, de rebondissements divers et (a)variés au boulot...). 

Lecture dans le train et également avant de reprendre l'après-midi, dehors en trouvant un peu de frais à l'ombre des pins pour repartir de plus belle...

Mais passons à mon avis !

Dans ce livre on navigue dans le temps de 1994 à 2015 et l'espace en France et en Argentine essentiellement. 

On suit plusieurs personnages, deux à la base et quatre par la suite, pour l'essentiel.

Les vies des personnages se rapprochent et s'éloignent au gré des hasards et des nécessités. 

Deux êtres, un homme, une femme, vont se rencontrer et se séparer tout aussi vite suite à un attentat ... 

Des rendez-vous n'auront pas lieu, plus lieu par la force des choses et l'évaporation du temps...
"Pierre s'est effacé le jour où elle (keïla) s'est trouvée errant parmi des monceaux de pierres carbonisées et de restes humains. Il y a un dessein, sinon une logique, dans cette disparition. Toutes les disparitions ne se valent pas, cependant, elle l'a appris dans sa chair, toute se répondent dans les harmoniques d'un vaste concerto silencieux recouvrant le temps humains comme un édredon de plumes. "
Un livre qui sème le trouble chez son lecteur, qui parfois est dérouté tout comme les personnages du livre. Oui c'est réellement ce sentiment que j'ai ressenti, mais attention ce n'est pas un sentiment négatif de mon point de vue . 

En effet, ce trouble est (je le pense) voulu par l'auteur et ressenti également par les personnages qui ne sont pas au courant des échanges d'identité entre les deux femmes : Keîla et Belen à des instants clés des rencontres du livre.

Gérald Tenenbaum a su parfaitement "manipuler" son lectorat, je me suis bien fait avoir aussi.

D'ailleurs à un moment je suis remontée en arrière dans ma lecture pour bien m'assurer de qui était qui !

L'autre tandem, masculin celui-ci, c'est Pierre le mathématicien ( une part de l'écrivain peut être...) et Samuel le journaliste plus ancré dans la réalité quoi que ...

Entre ces quatre là, les sentiments s'ébauchent, les corps s'entrecroisent, les destins se distendent et se rapprochent, les aléas et les rendez-vous fluctuent ...

Il y a l'amour mais aussi l'amitié dans ce roman. De ces amitiés qui vous aident et vous grandissent.
" A bien y réfléchir, son véritable ami est à présent Samuel, qui erre par le monde en imperméable. Au fils du temps, s'est tissé entre eux un lacis de sollicitude. et de respect, subtil amalgame de clairvoyance et d'opacité où chacun sait jusqu'à quel point il peut venir en aide à l'autre, et , tout en conservant l'option en cas de détresse, connaît les limites à ne pas franchir en régime de croisière.
Cet impalpable encordement lui convient ; il sait le constat réciproque. Tenir l'un à l’autre est ce que, communément, l'on nomme attachement. Tenir l'un par l'autre est du registre de l'alpinisme. progressant ensemble, mais chacun pour soi, sur des rochers escarpés, ils s'assurent mutuellement." Réflexion de Pierre sur Samuel page 165
Gérald Tenenbaum est mathématicien mais force est de constater qu'il y a une bonne part de littéraire chez lui. Il aborde dans son livre une science bien aléatoire, celle de la vie. 

L'amour est une équation aux multiples inconnues !

Une belle lecture, des sentiments troublants et troublés
Des jolis mots et une poésie bien présente.

Ce roman m'a plu et marquera son empreinte 
dans mes souvenirs de lectrice, 
une empreinte floue et troublante.

Je remercie très sincèrement Gérald Tenenbaum 
de m'avoir fait cette belle proposition de lecture. 

Je vous invite chers amis, à découvrir ce roman et cet auteur, 
à travers l'histoire de ce quatuor 
à l'harmonie pas toujours exacte... 


tous les livres sur Babelio.com

Monsieur Tenembaum, je ne regrette qu'une chose, que mon exemplaire ne soit pas Didicassé ... Nous verrons à l'avenir, lors d'une future rencontre  hypothétique. De celle qui auront lieu ... Ou pas ... Qui sait ce que la vie réserve à chacun...

"La nuit à l'ambassade aura marqué ses jours. Tous les jours de sa vie. Aberrant, mais évident. Il y a dans l'existence des moments-clefs, des nœuds d'instabilité, qui condensent le hasard et le réduisent à la dimension d'une tête d'épingle. Ou un dard d'abeille. une piqûre, et tout bascule. un geste de retrait, et rien ne se passe : le chemin se prolonge à l'identique au lieu de bifurquer, les étoiles s’éteignent au lieu d'illuminer, le temps s'épaissit, le destin cristallise."

samedi 1 juillet 2017

Le Saut oblique de la truite de Jérôme Magnier-Moreno



Bonjour Didi,



Je m’appelle Jérôme Magnier-Moreno et j'ai publié récemment mon premier roman — Le Saut oblique de la truite (paru aux Éditions Phébus le 2 mars dernier) — qui raconte les aventures d’un jeune homme parti pêcher en Corse durant un doux mois d'avril. L’occasion de descriptions de la magnifique nature insulaire, bien sûr de quelques parties de pêche à la truite dans les rivières turquoises (cela dit la pêche est plutôt un prétexte…), mais aussi et surtout de rêveries, de rencontres le long du chemin, de ces anecdotes qui font le sel de ce genre de voyages, écrites dans un style non dénué d’humour et de poésie je l’espère.

Je pense, d'après les retours de lecture déjà assez nombreux que j'ai pu avoir, que ce livre est d'une certaine façon une curiosité littéraire (peut-être est-ce lié au fait que je suis peintre et non "écrivain de profession" et que j'ai abordé l'écriture de ce roman d'une façon non conventionnelle?...) et c'est pourquoi je me tourne vers vous, qui vous décrivez comme curieuse, touche à tout et amatrice de "curiosités".


Je serais donc ravi de vous faire découvrir "Le Saut oblique de la truite", comme je l'ai déjà fait auprès de certaines blogueuses qui l'ont aimé, et si sa lecture vous intéresse je serais heureux de pouvoir vous l’offrir et vous l'envoyer dédicacé par courrier à l’adresse postale que vous souhaiteriez.

Bien cordialement,



Jérôme Magnier-Moreno



PS : un peu plus d’infos sur ma page Fb… : http://bit.ly/2jMZMP2

Mon avis : 

 Abordée par l'auteur lui-même début mai (voir son mail ci-dessus), j'ai répondu à cette délicate attention. 

J'ai ainsi reçu une belle missive dans une enveloppe dessinée avec soin et reprenant en aquarelle la couverture avec le nom de la gare : Didi !

Une sympathique Didicace se glissait dans le livre 






J'ai accroché telle la truite aux reflets de la mouche ! Appâtée je le fus,   mais déçue il est triste de l'avouer....

Faire un saut et s'écraser... Je m'attendais à de la poésie, des mots glissants comme l'eau d'une rivière dans le calme feutré d'une vallée encaissée.

Un texte très décousu, des mots jetés sur le papier comme autant d'impressions non transformées. 

Mon attente d'un texte poétique était sans doute trop forte. Je n'ai perçu dans ce texte que des impressions individuelles, hachées, lancées à coup de mots et de maux.

La belle île de Corse n'arrivera pas à transformer l'auteur...

Cet auteur est avant tout un artiste contemporain et à regarder ses tableaux je comprends mieux son style. Des couleurs plaquées aux paysages. Est-ce parce que je suis relativement hermétique à l'art contemporain que je n'ai pas accroché au texte de Jérôme Magnier-Moreno ? Sans doute il y a un peu de ça... 

Le site de l'auteur : ICI 



On entre dans ce livre en s'asseyant sur les toilettes du cimetière Montparnasse et je dirais qu'il n'y a pas que les fesses de l'auteur qui se sont refroidies.
 
Suis-je coincée ? Peut-être ... Mais ce qui est trop brut de décoffrage en terme de poésie ne me convient pas.

Un beau cadeau dans un très bel écrin, un auteur généreux et délicat mais que je n'ai pas su apprécier. 

Désolée je le suis ... Et sincèrement merci pour votre proposition de lecture et de découverte.

Quant à vous, je vous laisse le soin de découvrir ce livre,
les goûts et les couleurs sont affaires de chacun 


A vous de faire le grand Saut, pour voir si ce livre vous plaira ou pas ... !



Même si la rencontre entre ce texte et moi n'a hélas pas eu lieu... 
Je remercie sincèrement l'auteur pour son cadeau.

Quant à moi, je pars en poésie, à travers les couleurs de Corse, cette île que j'aime et qui m'enchante.

Je pars en jaune à travers les immortelles jaunes, senteurs de mes sentiers corses

Je pars en vert et contre tous, sous les arbres de la belle castagnicia 

Je pars en rose vers le soleil couchant de Solenzara

Je pars en bleu et argent dans la vision agrandie de mon masque de plongée

Plouf je fais un saut "oblique " 

et je m'enfuis,

telle la truite remontant le courant de la rivière.

@Didi Corse été 2016