mercredi 29 mars 2017

Chanson douce Leïla Slimani

Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d'un cabinet d'avocats, le couple se met à la recherche d'une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l'affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu'au drame.
À travers la description précise du jeune couple et celle du personnage fascinant et mystérieux de la nounou, c'est notre époque qui se révèle, avec sa conception de l'amour et de l'éducation, des rapports de domination et d'argent, des préjugés de classe ou de culture. Le style sec et tranchant de Leïla Slimani, où percent des éclats de poésie ténébreuse, instaure dès les premières pages un suspense envoûtant. Source Gallimard

Mon avis :

On en parle beaucoup de ce livre, Prix Goncourt 2016.

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Ma curiosité a été rassasiée grâce à mon amie Marie-Alix qui me l'a gentiment prêté. Merci ♥

Dès le départ nous sommes fixés : Cette histoire commence et finit par un terrible drame. La mort des deux enfants, Mila et Adam, tués par leur nounou qui a tenté ensuite de se suicider ... sans y arriver...

Il me semble que quand je vous dit ça j'ai l'impression de spoiler... Mais non en fait, car l'auteur s'ingénie à reconstituer la trame de cette terrible tragédie en remontant le cours de choses.  

On sait ce qui est arrivé, mais on ne sait pas pourquoi, et l'auteur va donc tout au long de ce livre nous faire "comprendre" où du moins tenter de le faire grâce à un portrait psychologique de Louise, la nounou.

"Une chanson douce que me chantait ma maman..."  gloups, on est bien loin de cette comptine dans cette histoire même si au départ tout semble absolument parfait  pour le couple Myriam et Paul qui a trouvé la perle rare en la personne de Louise.

Leïla Slimani dresse non seulement le portrait de cette femme mais aussi de ce couple. 
Les liens qui se tissent dans cette relation qui deviennent très étroits. Des liens de dépendances dans un sens comme dans un autre.

La vie de Louise se résume à son métier, sa vie privée est inexistante, ses attaches familiales perdues ou sommaires, ses amis peu nombreux ...

Ce livre se lit très vite, il nous ferre dès le départ, nous lecteur, car nous avons besoin de comprendre ou du moins d'expliquer.

On n'a pas vraiment de réponse claire mais on a ce sentiment puissant qui nous assaille d'une vie triste et sans liens. On ressent cette frustration, cette angoisse que ressent Louise.

Ce roman distille ce mal être jusqu'au point de rupture... Une angoisse sourde monte, tout va crescendo ... D'autant plus que l'on sait que le drame ne sera pas évité.

Attention : je déconseille ce livre aux mamans et aux papas en quête de nounou ! Moi qui n'ai pas d' enfant ça m'a angoissé ... 

Une lecture prenante qui décortique très bien 
la psychologie de ces personnages.
Une lecture qui a laissé en moi un sentiment de malaise ...  
Une lecture qui marque durablement !

@Didi premières violettes pour un peu de bonne humeur !
 



 

samedi 25 mars 2017

Six fourmis blanches de Sandrine Collette






Le mal rôde depuis toujours dans ces montagnes maudites. Parviendront-ils à lui échapper?

Dressé sur un sommet aride et glacé, un homme à la haute stature s’apprête pour la cérémonie du sacrifice. Très loin au-dessous de lui, le village entier retient son souffle en le contemplant.
À des kilomètres de là, partie pour trois jours de trek intense, Lou contemple les silhouettes qui marchent devant elle, ployées par l’effort. Leur cordée a l’air si fragile dans ce paysage vertigineux. On dirait six fourmis blanches…
Lou l’ignore encore, mais dès demain ils ne seront plus que cinq. Égarés dans une effroyable tempête, terrifiés par la mort de leur compagnon, c’est pour leur propre survie qu’ils vont devoir lutter.

Mon avis : 

Didicacé le 28 mars 2015 au Quai du polar à Lyon 2015 et offert à ma grande sœur.

@Didi QDP 2015

@Didicace 28 mars 2015

C'est mon 3ème Sandrine Collette (après Nœuds d'acier ♥♥♥ et Un vent de cendre ♥).

@Didi QDP 2016
 
Je sais qu'il m'en reste encore à découvrir et que ceux -ci seront également dédicacés puisque je retourne au Quais du polar 2017 dans une semaine ! Youpi !!!! ( et vous y serez-vous ????)

 En plus ce sera la Sainte Sandrine le 2 avril ! (et oui c'est aussi mon vraie prénom lol).

6 - 5 - 4 - 3 - 2 - 1 Partezzzzz  !!!!! Fuyezzzz !

Accrochez vous pour un trek en haute montagne dont vous ne ressortirez pas ... Indemne !

Lecture à souffle coupé, nous laissant exsangue ...

Les chapitres alternent entre deux personnages : Lou et Matthias.

Lou est un jeune femme partie avec son compagnon Elias pour un trek dans les montagnes d'Albanie avec d'autres personnes et en compagnie d'un guide de haute montagne Vigan. 

Matthias lui est un sacrificateur, un homme qui fait perdurer les traditions du sacrifice pour porter bonheur et conjurer le sort. Mais ça va tourner mal pour lui et il va devoir fuir dans les montagnes pour tenter de sauver sa vie.

J'ai retrouvé avec bonheur l'écriture captivante de Sandrine Collette, un vrai pages turner ce livre ! On est immerger au cœur de cette nature très hostile, de cette météo tempétueuse !
On a froid, on a faim, on a peur. On puise dans les ressources de l’extrême.

STOP ! Je ne peux pas plus vous parler de ce livre  sans en dévoiler d'avantage. Alors je me tais.

 
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Mais faut-il le lire ? 

Oh que oui !

Partez pour cette aventure qui vous tiendra en haleine,
 qui vous laissera sans voix, qui vous ferra vous sentir bien petit 
dans cette immensité naturelle qu'est la montagne. 

Vous ne craignez rien derrière votre livre bien au chaud 
et à l'abri de la terrible tempête 
et puis, vous n'êtes pas non plus une frète chevrette ou un agneau, 
alors pas de quoi vous inquiéter.
Un peu de courage et de ténacité voyons !

Une lecture comme une tornade blanche ! 
Savoir qui va s'en sortir ?
Vous peut-être ? 



 

samedi 18 mars 2017

Profanes de Jeanne Benameur


Ancien chirurgien du cœur, il y a longtemps qu’Octave Lassalle ne sauve plus de vies. À quatre-vingt-dix ans, bien qu’il n’ait encore besoin de personne, Octave anticipe : il se compose une “équipe”. Comme autour d’une table d’opération – mais cette fois-ci, c’est sa propre peau qu’il sauve. Il organise le découpage de ses jours et de ses nuits en quatre temps, confiés à quatre “accompagnateurs” choisis avec soin. Chacun est porteur d’un élan de vie aussi fort que le sien, aussi fort retenu par des ombres et des blessures anciennes. Et chaque blessure est un écho.
Dans le geste ambitieux d’ouvrir le temps, cette improbable communauté tissée d’invisibles liens autour d’indicibles pertes acquiert, dans l’être ensemble, l’élan qu’il faut pour continuer. Et dans le frottement de sa vie à d’autres vies, l’ex-docteur Lassalle va trouver un chemin.
Jeanne Benameur bâtit un édifice à la vie à la mort, un roman qui affirme un engagement farouche. Dans un monde où la complexité perd du terrain au bénéfice du manichéisme, elle investit l’inépuisable et passionnant territoire du doute. Contre une galopante toute-puissance du dogme, Profanes fait le choix déterminé de la seule foi qui vaille : celle de l’homme en l’homme. SOURCE ACTES SUD

Mon avis : 

Ce livre je l'ai depuis un petit moment car je l'ai fait dédicacé à la fête du livre de Saint-Étienne au mois d'octobre 2015.



Une auteure très agréable et accueillante. J'ai déjà lu "Les insurrections singulières" dédicacé également ce jour là.

@Didi octobre 2015

Une belle lecture empreinte de sensibles sentiments

Octave réunit auprès de lui dans sa grande maison dépeuplée des personnes qui vont s'occuper de lui qui n'est plus tout jeune.

Il réunit 4 personnes :

Yolande Grange
Marc Mazetti
Béatrice Benoit
Hélène Avèle

Ces 4 personnes portent toutes en elles des blessures profondes.

Octave lui aussi a en lui une blessure indélébile, il a perdu son enfant sa fille unique, sa petite Claire lors d'un accident en pleine adolescence. Il a aussi perdu sa femme dans la douleur de la perte de leur enfant unique.

On s'intègre dans cette maison où chacun va aller à petits pas vers Octave mais aussi vers les autres. 

Les vies se mêlent et s'entremêlent.   

Il y a  beaucoup de poésie dans ce livre, tout d'abord grâce à l'écriture de Jeanne Benameur.

La poésie entre par le jardin de cette maison, par la maison elle même et par les haïkus qu'Octave invente pour ses Profanes. 

Premier levé de soleil
Il y a un nuage 
comme un nuage dans le tableau

L'art est aussi au cœur de l'histoire car le vieux monsieur a demander à Hélène Avèle de lui faire le portrait de sa fille à partir d'un cliché photographique qu'il a conservé après que sa femme ait tout emmené

Cette histoire est l'occasion d'interroger les uns et les autres sur leurs croyances. On s'interroge sur l'amour et la vie et la mort aussi. 

On va avancer avec chacun de ces personnes, on va avancer malgré les deuils, les blessures, les fêlures. 

Octave avait besoin d'eux et leur relation avec le vieil homme va les aider eux dans leur vie.

Une livre sur la luminosité des ombres.
Un livre qui restera en moi avec de belles résonances
Une lecture qui m'a beaucoup plu 
et une auteure à la sensible écriture qui me ravit.

J'ai pris plaisir à accompagner ses profanes au seuil de la grande maison
 et dans leurs cœurs intérieurs.      
Un livre où la paix intérieure s'installe 
comme une belle lumière dans un tableau.  
Où l'humain arrive à puiser dans ses ressources de cœur 
une sérénité apaisante.  


"Il n'y a pas de maîtres
Pas de fils de Dieu
Pas de Prophètes
Rien que des hommes et des femmes
Des profanes.
Mais le sacré, le vif de la vie, il est bien au cœur même du profane et moi j'ai besoin d'y aller."  page 98

 Je mets ici un texte de l'auteur sur son livre :
« Le profane étymologiquement est celui qui reste devant le temple, qui n’entre pas. C’est ainsi que je me sens. Et je ne peux pas échapper à la question. À quoi arrime-t-on sa vie pour avancer, jour après jour ?
La route que choisit Octave Lassalle, c’est les autres. Trop seul dans sa grande maison depuis tant d’années, il décide de s’entourer. Quand la famille fait défaut, quand la religion n’est pas de mise, il reste l’humanité. Et la seule carte du monde qui vaille, c’est celle, mouvante, des hommes et des femmes sur terre.
Le roman est tissé de ces vies qui se cherchent et se touchent, des vies trébuchantes, traversées d’élans et de doutes qui trouvent parfois, magnifiquement, la justesse.
C’est du frottement de ces vies imparfaites qu’Octave Lassalle cherche à être enseigné, retournant ainsi les Évangiles. C’est de ces points de contact improbables qu’il attend les seules épiphanies possibles. Des épiphanies profanes. Humbles.
Chacun des cinq personnages du roman a connu un moment dans son existence où la foi en quoi que ce soit de transcendant s’est brisée. Chacun des cinq va peu à peu reconstruire une route, sans dogme ni religion, pour retrouver la foi dans l’être humain, ici et maintenant.
J’ai écrit ce roman, comme Hélène, la femme peintre, en passant par les ombres de chacun pour qu’ils apparaissent peu à peu, dans la lumière.
Dans les temps troublés que nous traversons, où les dogmes s’affrontent, n’offrant de refuge que dans la séparation, j’ai voulu que Profanes soit le roman de ceux qui osent la seule liberté à laquelle je crois : celle, périlleuse, de la confiance. Cette confi ance qui donne force pour vivre. Jusqu’au bout. »
Jeanne Benameur

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