mercredi 29 juin 2016

Longue marche suite et fin de Bernard Ollivier et Bénédicte Flatet


Bernard Ollivier pensait en avoir fini avec la route de la Soie. Douze mille kilomètres à pied, de la Turquie à la Chine, cela suffit pour un retraité ! C’était compter sans sa compagne Bénédicte Flatet, qui s’étonne qu’il ne soit pas parti de la France.

Et, à soixante-quinze ans, le voici de nouveau sur les routes pour les trois mille kilomètres qui manquaient entre Lyon et Istanbul. Un parcours, marqué notamment par l’histoire tragique des Balkans, qu’il n’accomplira pas, cette fois, en solitaire, mais en couple.

Quel cadeau de Bernard Ollivier à ses lecteurs que ce quatrième volume de Longue marche  ! Car ce récit, complété de courts textes de Bénédicte Flatet, a le charme des premières fois. Le célèbre voyageur nous invite à découvrir notre propre passé autant que celui de nos voisins. Son appel à plus de fraternité est aussi une magnifique déclaration d’amour. Source Éditions Phébus

Mon avis : 

Tout d'abord merci à Babelio à ses magnifiques et généreuses masses critiques et aux éditions Phébus !


Cette lecture je l'ai cochée pour cette masse critique car je commence à être assez familière de l'auteur. Voyez plutôt !

" Nouvelles d'en bas " lu en mars 2013 (Masse critique !)

" Sur le chemin des Ducs " lu en juillet 2013 (Masse critique !)

et enfin lu en octobre 2013 " Longue Marche Tome 1 traverser l'Anatolie ". Livre que j'ai didicacé depuis une fête du livre à Sainté !


Ce livre est le début et aussi la suite de la marche que Bernard Ollivier à effectuer sur la route de la soie.

J'ai lu comme je vous l'ai dit le premier tome de cette longue marche. La marche se passe en Turquie et j'ai aimé traversé par la littérature ce pays dont j'ai beaucoup apprécié les paysages les gens la culture lors de mon voyage en 2008.




J'aime cet écrivain, ou plutôt devrais-je dire ce marcheur qui écrit ! Cet homme m'impressionne pour sa résistance physique, son endurance, il en avale des kilomètres ! 

Dans cette partie de la marche, il part avec sa jeune compagne (plus de 20 ans d'écart ça maintient jeune aussi ! ) Bénédicte Flatet.  C'est elle qui l'a mis au défi de boucler le boucle de sa longue marche sur la route de la Soie, de Lyon à Istanbul ! 

Ainsi ce sera pour Bénédicte l'occasion de se mettre au défi aussi, et également leur couple. Ils vont ainsi être ensemble 24 h sur 24 et sur une longue période.

Loin de la marche solitaire pour laquelle Bernard Ollivier est rompu, cette marche à deux sera une belle occasion pour valider les sentiments du couple. Bernard Ollivier s'amusera même à trouver que la marche est une bonne idée de lune de miel. Pourquoi pas, je trouve pour ma part l'idée sympa ! 

Marcher en Europe centrale c'est accepter de ne pas marcher dans de beaux chemins bien tracés au cœur de la nature .... Non il n'y a vraiment qu'en France que l'on préserve nos sentiers de randonnées. 

Ainsi cette marche entreprit par Bénédicte et Bernard est très éprouvante et parfois même désagréables. Le bitume, les voitures, la pollution, les chemins non visibles et même parfois minés ! Les détritus et les ruines ... Sans compter les tunnels, les autoroutes qui deviennent les seules options possibles de leur marche ...

Il n'y aura pas souvent de beaux paysages décrits ... Il faut dire que traverser cette Europe des Balkans c'est approcher de prêt des pays très fragiles, encore très meurtris par les guerres.


Les auteurs nous permettent de nous faire appréhender la vie des habitants de ces pays, de faire un état des lieux des différents pays avec des notes succinctes nous indiquant des données socio-géographiques et politiques.

Ces guerres ne sont pas loin et les pays des Balkans restent toujours en situation de fragilité.  Je me rends compte que je ne connais pas vraiment l'histoire récente de ces pays, l'occasion pour moi d'aller lire quelques informations intéressantes. 

Bernard Ollivier a eu la sympathique idée d'insérer à son récit ceux de sa compagne Bénédicte Flatet. Ces petits billets sont vifs, drôles et impertinents. Presque à la façon de télégraphe, ou de récit de cartes postales, j'en ai aimé le style plus léger et vifs ! Comme de petites bulles de fraîcheur. 

Bravo à vous deux pour ce périple, cette marche à deux  dans laquelle je me suis insinuée  avec intérêt. 

Merci de m'avoir permis de me souvenirs de mes voisins des Balkans et d'en dresser des portraits intéressants, dégagés des nouvelles à sensations ou d'actualités trop brûlantes.

Marcher est une chose que j'aime faire. Merci aussi de me donner l'envie de m'y consacrer davantage en autonomie et sur une durée plus importante qu'une journée.

Allez hop, empruntez les pas de nos deux aventuriers des routes 
en lisant les tomes de cette longue marche et cette Suite et fin,
 car à deux c'est toujours mieux  !







dimanche 26 juin 2016

En vieillissant les hommes pleurent Jean-Luc Seigle


9 juillet 1961. Albert Chassaing est ouvrier chez Michelin la nuit et paysan le jour. Il vit avec sa femme Suzanne et son fils cadet, passionné par les livres, dans un petit village d'Auvergne. Ce jour-là, la télévision fait son entrée dans leur maison pour y voir le fils aîné Henri, soldat en Algérie, interviewé dans un reportage sur la guerre. Pour Albert, c'est le monde qui bascule. Réussira-t-il à trouver sa place dans ce monde où tout change ?

@Didi Fête du Livre Saint-Étienne octobre 2015
Mon avis :


Livre Didicacé par Jean-Luc Seigle lors de la dernière fête du livre de Saint-Étienne en octobre 2015. 


Quel beau livre, quelle belle histoire ! 
Merci à cet auteur que j'espère revoir et que je relirais sans aucun doute ! 



Découvrir cet auteur sur Babelio.com

Je me devais de revenir écrire ici sur ce livre, malgré un mois de juin un peu compliqué, lourd au boulot et aussi et surtout à cause de la grève de la SNCF ... Pas de train pendant 15 jours ( et même plus ...) c'est un peu difficile à gérer. Fort heureusement j'ai la chance d'avoir des amis et de pouvoir covoiturer, mais c'est très désagréable de devoir se plier au dernier moment à ces grèves et de faire des journées à rallonges  !

Mais bon revenons à cette belle lecture, une lecture très émouvante que je vais essayer de mettre en avant

On se retrouve au sein de la famille d'Albert Chassaing en 1961. Jean-Luc Seigle nous écrit dans ce livre une très belle chronique sociale des années 60.

J'ai été particulièrement émue et touchée par cette homme qui ne se sent plus à sa place dans cette époque qui change très vite. Le monde des usines supplantant petit à petit le monde agricole.  Et l'arrivée de ce poste de télévision qui montre ce que l'on ne voyait pas est très symbolique de ce monde en pleine mutation.

J'ai été particulièrement séduite par l'écriture de Jean-Luc Seigle. Il sait merveilleusement retranscrire les sentiments forts et il dresse des portraits doux de ces personnages.

Les membres de cette famille m'ont tous intéressés, d'Albert le père à Gilles le fils, de Suzanne la femme d'Albert à Paul Marsan le facteur et aussi Monsieur Antoine

Il y a la guerre d'Algérie, il y a ce grand frère là bas qui ne reviendra peut être pas, il y a le passé qui est là finalement toujours présent. Ces guerres qui défont les hommes et les tuent parfois longtemps après à petit feu...

Il y a l'amour dans tous ces états. Un chapitre est d'un érotisme, d'une sensualité extrême ... Waou, ça fait frissonner ....!!!

Il y a la littérature et ce que Monsieur Antoine (ancien instituteur) va enseigner à Gilles.

Il y a les larmes, celles qui ne coulent pas toujours d'ailleurs... Mais en vieillissant les hommes pleurent.

Petit billet qui ne me satisfait pas autant que la lecture de ce livre ! 
Je ne peux que vous inviter à le lire parce que, oui je sais, 
ce qui est triste est souvent très beau.

 "Gilles comprit alors que chaque roman qu'il lirait l'aiderait à comprendre la vie, lui-même, les siens, les autres, le monde, le passé et le présent, une expérience similaire à celle de la peau ; et chaque évènement de sa vie lui permettrait de la même manière d'éclairer chacune de ses lectures. En découvrant cette circulation continue entre la vie et les livres , il trouva la clé qui donnait sens à la littérature ; mais il eut, dans le même temps, le pressentiment, après la vivacité de la conversation, l'avalanche des reproches, les basculements de situations qu'il n'aurait jamais imaginés quelques minutes auparavant, que la vie comme les livres, était une source infinie de rebondissements, d'imprévus, de choses secrètes enterrées sous les mots , que rien n'était immuable et que tout se transformait sans cesse. "

@Didi juin 2016