jeudi 24 septembre 2015

Mississippi de Hillary Jordan



Dans le Vieux Sud sauvage des années 40, Laura et Henry luttent pour élever leurs enfants sur une terre ingrate. Laura sait qu'elle ne sera jamais heureuse dans cette ferme isolée et sans confort. Lorsque deux soldats rentrent du front, elle se sent renaître peu à peu. Empoisonné par le racisme, cet univers de boue, de désirs et de mort verra la sauvagerie tout emporter... Un premier roman magistral sur fond de bruit et de fureur. SOURCE Éditions 10/18

 Mon avis :

Achat de ce livre en janvier 2015, je le sors de ma PAL pour une lecture essentiellement dans le train. C'est d'ailleurs où j'écris également ce billet. Je rédige la plupart du temps sur papier et très rarement directement sur mon écran.

Ce livre j'en avais lu du bien sur la blogosphère et je l'avais noté dans ma liste à lire. Étant en version poche aux éditions 10/18 je me le suis offert.

Ah le Mississippi, Mud, Autant en emporte le vent, Racines, Le nord et le sud ... Oui tout un imaginaire que j'aime à alimenter de lectures et de films. 

Cet état des USA m'attire indubitablement.  Qui sait, j'irais sans doute un jour aux États Unis. ( ce vendredi sur France 3  soir je dois penser à regarder "Faut pas rêver " sur le Mississippi, les légendes du fleuve". )

Dans ce livre nous faisons un bond dans le passé, nous remontons aux années 40, les années d'après guerre dans un état agricole où la nature est sauvage. 

Les esclaves noirs des plantations de coton ont un statut légèrement plus élevé à savoir ce sont soit des ouvriers soient des métayers mais les noirs et les blancs se côtoient toujours dans une haine raciale de la part des blancs sur les noirs. 

Ce roman est une histoire où s'élève 6 voix,celles de :

Hap et Florence, Henry et Laura et Jamie et Ronsel.

Les chapitres portent le nom des différents narrateurs et personnages de l'histoire. 

Tous ces destins s’entrelacent et s'entrechoquent. Il y a de l'amour, il y a de la haine.

La vie agricole n'est pas facile. Laura et Henry se sont installés en pleine cambrousse. Henry réalise là son rêve de propriétaire terrien mais pour Laura habitué au confort de la ville le rêve devient vite cauchemar d'autant que son beau père un vieux acariâtre, exécrable et méchant est sous leur toit à la Bourbière.... Laura sevra se plier à cette vie rude et sans fards. Le couple a deux jeunes filles. 

Henry à des ouvriers et un métayer pour l'aider sur la plantation, ce sont des hommes noirs, le métayer c'est Hap accompagné de sa femme Florence et leurs 4 enfants, dont Ronsel une des narrateurs.

Il me reste à vous présenter Jamie qui est le frère d'Henry, le fils du vieux et le beau-frère de Laura.

Voilà, le lieu est donné : Le Mississippi, l'époque : les années 40  d'après guerre et les principaux protagonistes de cette histoire vous sont présentés .

Je dois vous dire également que Ronsel et Jamie sont tous deux des "rescapés" de la Seconde guerre mondiale l'un en tant qu'aviateur Jamie et l'autre en tant que tankiste Ronsel. 

Pour l'un comme pour l'autre les traumatismes de la guerre vont fortement influencés leurs histoires et leur lien d'amitié et de soutien...

Revenir au pays c'est aussi à nouveau subir le racisme féroce pour Ronsel. La haine des noirs est violente et ne prends aucunement en compte les espaces de liberté vécus par Ronsel en Europe, ni le fait d'avoir combattu et risquer sa vie pour les USA . Le Klu Klux Klan est là ...

Laura elle aussi devra s’accommoder de bien des choses ... Tout en se faisant aider à la ferme par Florence, la femme de Hap. Une sacrée bonne femme, une sage femme, une mère aimante.

Que dire de ce livre sinon qu'il m'a happée et énormément plu ! 

Mon seul très petit bémol est l'utilisation par l'auteur d'un langage teinté d'accent noir, à coup de I et de mauvaises conjugaisons pour les personnages noirs...

" Les blancs i avaient déjà, i pensaient : tu m'appartiens maintenant, attends de voir ce que je va te faire " Florence
Lu pour une très grande partie dans le train, je l'ai continué une petit peu au boulot (chut ce n'était qu'une petite page de rien du tout ...)  et surtout le soir en arrivant après le train.

J'ai voulu le finir de suite pour savoir comment allait s'en sortir tous les personnages, ou pas ... !!!! 


Personnages bien campés, histoire captivante, 
je ne peux que vous conseiller ce livre 
où le destin des six personnages s'entrelacent et s'entrechoquent
 dans la fureur et le sang 
sur une terre rude et sauvage 
Le Mississippi !

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dimanche 13 septembre 2015

Tourner la page Audur Jonsdottir

Aparté

Nous sommes déjà presque mi-septembre et je ne suis pas revenue ici pour vous faire un petit billet sur mon été ... Il faut dire qu'à la maison et avec le beau temps j'ai moins traîné mes basques sur le net. Enfin pour être plus précise j'ai surfé, mais sans écrire ici, j'étais plus plus en consultation grâce à notre nouvelle tablette. Et puis surtout je passe plus de temps dehors à la maison c'est un mode de vie assez différent de ma vie en appartement. J'ai aussi un jardin et des fleurs.

Je lis toujours par contre (dedans ou dehors) et la reprise du boulot (il y a déjà trois semaines) et donc de mes trajets en train augmentent mes temps de lecture.

J'ai lu fin août et début septembre deux livres.

Le confident d'Hélène Grémillon un roman à la construction intéressante et à l'histoire triste... J'en ai apprécié la lecture.

Et puis je continue à être active sur Babelio et c'est avec plaisir que je me suis vu proposer une masse critique privilégiée. On me proposait de lire " Tourner la page " de Audur Jonsdottir.

J'ai un peu hésité mais ce genre d'opération est là pour prendre quelques risques alors je me suis lancée. Je ne connaissais pas l'auteur et j'avais pas vraiment d'idée sur l'histoire.

Je remercie vivement Babelio et
 pour ce cadeau.


« S'il t'est véritablement impossible de prendre soin de toi, veux-tu au moins me faire le plaisir de t'occuper de ton roman ? »Un beau matin, Eyja se réveille dans un petit village de pêcheurs islandais, mariée à un ivrogne de vingt ans son aîné. Si ce dernier empoisonne son quotidien, elle ne parvient pourtant pas à s'en détacher. Mais sa grand-mère, déterminée à la bousculer, lui offre un nouveau départ et l'envoie rejoindre sa cousine, l'audacieuse Rúna, en Suède. Il est temps que la jeune femme tourne la page. Là-bas, parviendra-t-elle à écrire le roman auquel elle pense depuis des années ?

Servi par un style vif et sans fioritures, ce texte moderne et intelligent sur la reconstruction de soi pose aussi la question de la création littéraire.
Mon avis :

Vous parler de ce livre ne va pas être facile car je suis fort partagée entre un sentiment agréable mais aussi à un sentiment plus mitigé de gène dans ma lecture surtout dans les 100 premières pages.

Je commence par ce qui m'a déstabilisé. La structure de lecture n'est absolument pas linéaire, ni chronologique.. On saute d'une époque à une autre, on ne comprends pas toujours qui sont alors les personnes dont on parle... 

@Didi août 2015

On navigue cahincaha entre trois générations de femmes : Eyja la principale protagoniste, sa mère et sa grand mère. 

La mère est pour Eyja une grande interrogation, car elle aurait pu être une écrivaine mais a abandonné ce don ... La notion de transmission de talent est très présente dans le livre depuis le grand-père poète renommé jusqu'à la petite fille Eyja.

La maternité est là aussi, bloquant la créativité de la mère.

" Elle devrait faire preuve d'un peu de bon sens, elle qui possédait tout ce dont elle avait besoin. Quelle idiote ! A présente, l'enfant était venu au monde et lui était rentré dans la maison. le printemps battait son plein, avec les cris de joie du pluvier et du courlis corlieu, les couches blanches comme neige dans la brise de juin glaciale et pourtant baignée de soleil ; la truite, que le fermier de Thingvelli avait lâchée à l'aube, rissolait dans la poêle ; tout était à sa place - sauf que rien n'y était. "
Il y a bien sur des personnages secondaires, dont deux sont finalement essentiels à Eyja : Runà et Le coup de vent (mince c'est quoi son vrai nom déjà...).

On essaye de suivre Eyja dans sa vie et tout particulièrement dans son désir d'enfin pouvoir écrire et de se débarrasser de son mari, toxique, selon les femmes de l'entourage d'Eyja.... 

Cette structure particulière peut vraiment décourager les lecteurs et en plus je pense que la traduction de l'islandais au français à faire subir quelques avaries au texte... 
J'ai parfois du relire des phrases pour en saisir le sens... et ce parfois sans succès...

Mais au final cette lecture a su capter mon attention, je ne sais comment car nous n'avons vraiment pas toutes les réponses dans ce livre et bien des zones d'ombres restent quand on tourne la dernière page...

@Didi août 2015

J'ai néanmoins réussi à brosser un portrait de femme avec les éléments que l'auteur voulait bien nous donner. J'ai ressenti des atmosphères que ce soit en pleine nature ou dans un médiocre appartement. 

Je n'ai pas eu par contre de fil conducteur confortable et je ne sais pas vraiment comment Eyja est devenue un célèbre écrivain ... Ni comment les liens entre les personnages se sont accentués ou au contraire amoindris...

Oui, ce livre me laisse une impression mitigée je ne l'ai ni adoré ni détesté, je sais seulement qu'il m'a dans un premier temps déstabilisé mais que j'ai finalement continuer à tourner les pages pour accompagner Eyja dans la quête ou dans la reconquête de sa vie par la création dans toutes ses variantes.

" Son esprit devient de plus en plus silencieux, et bientôt elle décèle un premier signe de progrès. les mots s'échappent de son inconscient nuageux, ils luttent pour garder leur cap au cœur de la conscience et plongent - mais d'aucuns parviennent à flotter, là, preuves que dans les méandres de l'esprit se dissimule un mystère. Elle attrape la main de ceux qu'elle aime et les prie de bien s'accrocher, car il leur faudra traverser toutes sortes de climats et de vents sur le chemin menant à cette histoire. Des évènements des dires, des hasards. des incidents de sa vie s’apprêtent à se dérouler une seconde fois, à l'intérieur d'un roman dont l'héroïne n'est plus elle mais une personne de bien plus grande ampleur. Ils se réunissent en un tourbillon ressuscité qui aspire et remet chaque chose à sa place lorsqu'elle pose ses doigts sur le clavier. "



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